"Gazole, huile de colza… le moteur du nouveau tracteur John Deere est vraiment tout terrain. Des capteurs font les réglages pour respecter les normes antipollution. Pourtant, il est interdit !
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Un moteur qui s’adapterait au carburant disponible sur le marché. Sans peiner, ni s’user plus vite. Et sans émissions polluantes supplémentaires. Utopique ?
Plus pour les tracteurs, en tout cas. L’Américain John Deere vient de mettre au point un tracteur qui tourne avec la plupart des carburants, d’origine végétale ou minérale. Des capteurs d’entrée identifient le carburant ou le mélange présent dans le réservoir (en fonction de la fluidité, de la viscosité…). L’unité de contrôle détermine ensuite les paramètres pour répondre aux normes antipollution. Avec contrôle par des capteurs à la sortie pour procéder aux ultimes réglages.
Cette innovation vient de recevoir la médaille d’or du Salon international du machinisme (à Paris du 24 au 28 février). « Des ingénieurs allemands de Kaiserslautern ont travaillé dessus pendant quatre ans », explique Etienne Vicariot, responsable français de la communication de John Deere. Le moteur, lui, est produit à Saran, en France, dans le Loiret.
« Nous sommes prêts »
Concrètement, en cas de nouvelle envolée du prix des carburants, les agriculteurs pourraient faire le choix de produire l’énergie dont ils ont besoin sur leur exploitation. En pressant, par exemple, de l’huile de colza. « La demande était très forte il y a cinq ans. C’est moins vrai aujourd’hui : le prix du gazole s’est un peu assagi et le cours du colza est plus élevé. Mais nous sommes prêts. Tôt ou tard, le baril de pétrole connaîtra de nouveau des sommets. »
Des paysans producteurs d'énergies
Il ne s’agit pas, pour les paysans, de devenir producteurs d’énergie, comme cela est le cas avec le maïs aujourd’hui.
Aux États-Unis, plus de 40 % de la production alimente le circuit de l’éthanol. Avec ce nouveau tracteur, John Deere veut simplement offrir de la souplesse en préparant le déclin progressif des énergies fossiles.
Cette innovation illustre également la révolution en cours dans le machinisme agricole : mise au point de robots, semis et traitements adaptés à chaque parcelle. Un travail millimétré pour répondre à la demande croissante d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
L'UE n'en veut pas
Et pourtant, ce tracteur de John Deere n’est pas prêt de rouler sur le territoire de l’Union européenne. La réglementation actuelle exige en effet du gazole non routier, moins polluant, pour tous les tracteurs.
Ce qui soulève cette question : est-ce pour protéger l’environnement ou pour préserver les intérêts du lobby pétrolier et les taxes de l’État ? "
Vous avez déjà entendu parler de ce moteur ? qu'en dite vous ?
